Aliou Boubacar Diallo est un homme d’affaires malien qui s’est fait connaître dans le monde entier grâce à un ambitieux projet énergétique dans son pays. Sa société Hydroma Inc. produit de l’électricité verte à partir de l’hydrogène naturel. Une ressource encore largement inexploitée mais très prometteuse pour un futur écologique.
Aliou Boubacar Diallo, 60 ans, est un entrepreneur et homme politique malien. Président-directeur général de la société minière Wassoul’Or, de 2002 à 2019, il a attiré l’attention du monde de l’énergie en 2010, quand il s’est lancé dans l’exploration et l’exploitation de l’hydrogène naturel. A l’époque, il n’y avait pas de consensus sur l’existence de ce gaz sur les continents et son intérêt éventuel pour l’industrie était nié. Il a fallu les travaux du professeur Alain Prinzhofer de l’Institut de physique du globe de Paris pour rendre moins incrédule la communauté scientifique. Cet éminent chercheur français a confirmé la présence d’importantes réserves d’hydrogène naturel sur les continents. Il a aussi démontré l’intérêt de cette ressource pour la transition écologique, au moment où le réchauffement climatique inquiète la population humaine.
Il a surtout fallu attendre les premiers résultats de l’entreprise d’Aliou Diallo, Hydroma Inc., pour ouvrir les yeux aux industriels et chercheurs encore sceptiques. En effet, le promoteur a mené des forages qui ont permis de découvrir au moins 22 puits positifs dans le cercle de Kati, au Mali. L’un de ces puits, situé près du village de Bourakébougou est exploité depuis 2012 grâce à une unité pilote. L’énergie verte produite est distribuée gratuitement aux habitants. Aliou Diallo a ainsi permis à la population d’avoir enfin accès à l’électricité, source de développement socio-économique.
Après l’hydrogène naturel, l’hydrogène solaire
Constant les retombées positives de cette phase expérimentale, le milliardaire malien a lancé, en juillet 2019, la seconde phase de son projet énergétique : la production industrielle d’électricité verte à partir de l’hydrogène naturel. Freinée par la pandémie du coronavirus, cette importante étape a repris progressivement avec l’assouplissement des mesures sanitaires contre le Covid-19. Pour financer la suite de son projet, l’entrepreneur malien a cédé ses actions dans Wassoul’Or (55%) et s’est mis en quête de partenariats en Europe, principalement en Allemagne. Ce pays ambitionne de devenir numéro Un de l’hydrogène vert, l’ultime étape vers l’adoption de l’hydrogène naturel.
Aliou Diallo vient aussi d’annoncer la production d’hydrogène solaire, se positionnant ainsi sur un marché en plein essor dans le monde. Sa société installe actuellement des champs de panneaux photovoltaïques au Mali et au Sénégal. Parallèlement, Hydroma Inc. continue ses forages sur le sol malien, tout en effectuant des prospections en Australie ainsi qu’au Canada.
Une présence active dans la politique et l’humanitaire
Aliou Diallo veut donner au Mali son indépendance énergétique pour impulser son industrialisation, avec l’objectif de réduire le chômage dans un pays gangréné par la pauvreté et l’insécurité. Le milliardaire croit d’ailleurs fermement que seul le développement économique pourra venir à bout des conflits armés et du terrorisme. Homme politique malien, il n’hésite pas aussi à prôner constamment le dialogue dans la résolution de la crise malienne. D’où la participation de son parti, ADP-Maliba à des initiatives louables telles que le Dialogue national inclusif (DNI) en décembre 2019.
Le député de Kayes fait en outre parler de lui avec sa Fondation Maliba. Depuis 2012, elle vient en aide aux populations des zones occupées par les djihadistes. La Fondation Maliba a notamment organisé des convois humanitaires à destination de Tombouctou et effectué des dons en médicaments et matériel médical pour les soldats maliens.